Retrouvez l'article sur le site de l'Inserm
Tout le monde connaît l’importance des cellules sanguines dans le développement et l’équilibre de l’organisme, sa résistance aux maladies et son vieillissement sain. L’hématologie et l’immunologie sont des disciplines dans lesquelles ont brillé des figures célèbres et populaires dans notre pays, comme le médecin Jean Bernard, qui a mis au point des protocoles de traitement de la leucémie ou le médecin Jean Dausset (Prix Nobel, 1980), qui a mis à jour et a modélisé le complexe majeur d’histocompatibilité.
L’hématologie et l’immunologie ont donné lieu ces dernières années à de grandes avancées en recherche fondamentale et clinique, qui ont permis l’émergence de biothérapies innovantes. Les greffes de cellules souches hématopoïétiques, menées depuis la fin des années 1990, luttent contre les leucémies aiguës, les myélomes, les lymphomes et certaines tumeurs solides (cancer du sein, neuroblastome). Dans le domaine des troubles du système immunitaire, plus de 120 gènes concernant 150 types de pathologies immunes primitives ont été identifiés. La mise au point du premier inhibiteur spécifique de certaines tyrosine-kinases a permis des avancées dans la thérapie des leucémies myéloïdes chroniques, ouvrant des perspectives plus larges sur le traitement de différents cancers. Enfin, les premiers essais de thérapie génique à rétrovirus ont été menés sur les enfants souffrant d’immunodéficience combinée sévère (DICS, la maladie dite des « bébés-bulle »). D’autres essais de thérapies géniques ciblant des maladies fréquentes comme les ß-thalassémies (une anémie héréditaire due à une déficience dans la synthèse de l’hémoglobine), sont en cours.
Les autres spécialités couvertes par l’IHP, comme la pneumologie et la dermatologie, représentent également de grands enjeux de santé publique. Les maladies respiratoires (asthme, bronco-pneumopathies chroniques obstructives BPCO, fibroses pulmonaires) touchent des millions de personnes en France et leur incidence augmente. La seule BPCO représente déjà la troisième cause de mortalité en Europe, la sixième dans le monde.
La prévalence des allergies a pour sa part doublé ces vingt dernières années et plus du quart de la population européenne présente une sensibilité à un ou plusieurs allergènes : Nous connaissons tous une personne allergique dans notre entourage. Ce domaine de recherche a valu à la France deux Prix Nobel dans le passé (Charles Richet en 1913 pour la découverte de l’anaphylaxie et Daniel Bovet en 1957 pour la mise au point du premier antihistaminique) et il est reconnu comme problème majeur de santé publique par l’OMS, qui le classe au quatrième rang des maladies nécessitant une priorité de développement pour les moyens de santé publique.
Le dermatologue est en première ligne pour la prise en charge des maladies allergiques : dermatite atopique, eczéma de contact, dermatoses professionnelles, photo-allergies, urticaires et accidents cutanés dus à l’administration par voie générale d’un médicament (toxidermies). De même, il assure la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques (psoriasis, dermatite atopique, pelade…), qui s’avère longue et souvent difficile dans les formes sévères. C’est le cas pour le psoriasis, qui touche entre deux et trois millions de personnes en France et est associé à une altération importante de la qualité de vie, entraînant souvent un handicap social grave. Le retentissement de cette dermatose sur la qualité de vie est aussi important que celui provoqué par l'asthme, par le diabète ou les maladies ischémiques cardiaques chroniques. Le coût social du psoriasis est ainsi considérable.
Le vieillissement de la population s’accompagne d’une fréquence accrue des plaies chroniques d’origine vasculaire des membres inférieurs. Leur prise en charge est complexe et doit être multidisciplinaire, idéalement dans le cadre de réseaux de soins animés par des dermatologues spécialisés dans le domaine de la cicatrisation.
L'hémostase représente également un défi important pour la recherche et la santé publique. La prévalence des maladies thrombotiques est élevée, la thrombose artérielle (maladies ischémiques) et veineuse (maladie thrombo-embolique) étant la première cause de mortalité au monde. L'identification des principaux récepteurs plaquettaires à laquelle la recherche française a largement contribué et la mise au point d'inhibiteurs spécifiques ont grandement amélioré la thérapie et le pronostic des thromboses artérielles. La prévalence des maladies hémorragiques constitutionnelles est limitée, mais leur impact social et économique est important, comme dans le cas de l'hémophilie. La recherche de thérapies de substitutions géniques ciblées est en cours.
Lire "Le système HLA perd son découvreur" (Inserm actualités, 15 juin 2009)
0 Comments:
Post a Comment